Charles la maîtrise, lui arrache le marteau des mains et la porte sur son lit. Puis, minutieusement, il range les outils dans la boîte.)
Là, assez travaillé pour ce soir. Demain je réparerai l’armoire à glace. (S’approchant d’Émilie.) Il me semble que tu as essayé de me tuer, tout à l’heure ?
Je ne sais pas.
Tu es toute excusée, Émilie. Mais ne recommence pas, sinon je me verrai dans la pénible obligation de te faire engendrer un nouveau petit Victor.
Victor ! (Elle sanglote.) Ne me parle pas de Victor. Non, Charles, pas ce soir, tu l’as dit toi-même, pas ce soir ! Je t’en supplie ! Je suis si fatiguée, si triste, je ne sais plus où nous sommes, ce que tu fais, ce que je fais…
Est-ce la faute de Victor ?
Je ne sais pas.
Est-ce la mienne ?
C’est la mienne, Charles. Je jure que c’est la mienne. Mais, pour l’amour du Ciel, dormons !
Facile à dire.
(Pendant toute la scène, Charles s’est déshabillé, et s’est mis en pyjama. Émilie s’est couchée. Charles va l’embrasser.)
Bonne nuit, Émilie, fais de bons rêves.