Page:Vivekananda - Râja-yoga, 1910.djvu/111

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enseigné une part de Pratyâhâra, puisqu’ils ont su donner à la pensée de leur patient une force assez grande pour qu’elle pût repousser le témoignage des sens. De même par la suggestion : les hypnotiseurs amènent, pour un certain temps, chez leur sujet, une sorte de Pratyâhâra morbide. Ce qu’on nomme suggestion hypnotique ne peut agir que sur un corps malade et sur une intelligence obscurcie. L’opérateur ne peut jamais suggestionner avant d’avoir réussi, par la fixité de son regard, ou par tels autres moyens, à mettre l’intelligence de son sujet dans un état en quelque sorte passif et maladif.

La domination des centres obtenue pour un temps par l’hypnotiseur ou par le guérisseur par la foi est absolument coupable, car elle mène le patient à une déchéance totale ; en ce cas, en effet, les centres cérébraux ne sont pas dominés par sa propre volonté, mais ils sont, en quelque sorte, anéantis par les coups répétés que leur inflige une volonté étrangère. Et ce n’est pas ralentir la course folle d’un fougueux attelage grâce aux rênes et aux muscles, mais c’est bien plutôt demander à autrui de frapper des coups vigoureux sur la tête des chevaux pour les étourdir et les ramener ainsi, momentanément, à la douceur. Le patient perd à chaque séance nouvelle un peu