Page:Vivekananda - Râja-yoga, 1910.djvu/124

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veau, de mon cerveau lui-même. Personne n’est conscient de ces choses.

Quand j’absorbe des aliments, c’est consciemment que je les absorbe ; je les assimile inconsciemment, de même que la transformation des aliments en sang se fait inconsciemment, la substance apportée par le sang aux différentes parties de mon individu leur arrive inconsciemment ; et c’est pourtant moi qui fais tout cela ; il ne peut pas y avoir vingt personnes dans un même corps. Comment sais-je que c’est moi qui fais ce travail et personne autre ? On suggérera peut-être qu’il ne m’appartient que de manger, d’assimiler ma nourriture et que le soin de transformer mes aliments en sang est confié à quelqu’un d’autre. Mais cela est impossible, attendu qu’on peut prouver que presque tous les actes dont nous n’avons pas conscience peuvent nous devenir conscients. Il semble que le cœur batte en dehors de toute volonté, et aucun de nous, ici présent, ne sait le diriger ; il bat à son gré. Mais par la pratique on peut se rendre maître de son cœur, le faire battre selon sa fantaisie, vite ou lentement, ou même l’arrêter presque complètement. On arrive à se rendre maître d’à peu près toutes les parties du corps. Qu’est-ce que cela prouve ? Cela prouve que ces choses dont nous n’avons