Page:Vivekananda - Râja-yoga, 1910.djvu/126

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conscience. C’est un état supérieur à celui de la conscience. Comment savons-nous qu’un homme qui est dans l’état de Samâdhi, n’est pas tombé dans un état pire que l’état conscient, qu’il ne s’est pas abaissé au lieu de s’élever ? Dans les deux cas, l’égoïsme est absent. Nous reconnaissons ce qui est en dessus et ce qui est en dessous, par les effets, par les résultats du travail. L’homme qui dort profondément est à un niveau inférieur au niveau de conscience. Son corps fonctionne, il respire, il remue peut-être dans son sommeil, sans aucun sentiment du « moi » ; il est inconscient et, quand il s’éveille, il est tel qu’il était avant de s’endormir. Le savoir qui était en lui avant son sommeil est resté le même ; il ne s’est accru en rien. Il n’a point eu de clartés nouvelles. Tandis que l’homme qui entre en Samâdhi, fût-il un imbécile auparavant, est un sage quand il en sort.

D’où vient cette différence ? D’une part, l’homme entre dans un certain état et en sort tel qu’il était en y entrant ; et dans l’autre, l’homme, au sortir de cet état, est éclairé ; c’est un sage, un prophète, un saint ; son caractère s’est transformé ; sa vie est changée, toute illuminée ; voilà deux effets distincts. Puisqu’ils sont tels, les causes doivent êtres distinctes aussi.