Page:Vivekananda - Râja-yoga, 1910.djvu/139

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les mouvements internes, elle se sera rendue maîtresse des ondes mentales, en elle-même et chez les autres, avant même que ces ondes ne se soient transformées en forces physiques ; et lorsque le Yogî sera en état de percevoir la réaction mentale, séparément, il aura conquis la connaissance de toutes choses puisque chaque objet et chaque pensée sont le résultat de cette réaction. Il aura vu alors, en quelque sorte, la base même de son esprit, et il en aura la maîtrise parfaite. Le Yogî possédera différents pouvoirs, et s’il cède à la tentation de l’un quelconque de ces pouvoirs, il se barrera la route du progrès. Tel sera le châtiment que lui vaudra la recherche des plaisirs. Mais s’il est assez fort pour dédaigner jusqu’à sa miraculeuse puissance il atteindra au but du Yoga, à savoir : la suppression totale des vagues dans l’océan de la pensée ; alors l’âme glorieuse, dégagée des distractions de la pensée ou des mouvements du corps, brillera dans toute sa splendeur. Et le Yogî se retrouvera être ce qu’il est, ce qu’il a toujours été, l’essence du savoir, l’immortel, l’omnipotent.

Le Samâdhi est à la portée de tout être humain, que dis-je ? de tout animal même. À un moment donné, chaque créature, depuis l’animal