Page:Vivekananda - Râja-yoga, 1910.djvu/31

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luttes et de controverses autour du nom du Seigneur ? Sa cause a fait verser plus de sang que toute autre ; et cela parce que jamais les hommes ne sont remontés à la source ; ils se sont contentés d’approuver mentalement les coutumes de leurs ancêtres et ont voulu que les autres en fissent autant. De quel droit un homme dira-t-il qu’il a une âme, s’il ne la sent pas, ou qu’il y a un Dieu, s’il ne le voit pas ? Nous devons voir Dieu s’il existe. Si nous avons une âme, nous devons la pénétrer ; mieux vaut, s’il n’en est pas ainsi, ne pas croire ; être plutôt franchement athée qu’hypocrite. D’une part l’idée moderne pousse l’homme « instruit » à juger futiles la religion, la métaphysique et toute recherche d’un Être suprême ; tandis que les hommes qui ont reçu une demi-instruction semblent croire que ces choses n’ont, en somme, pas de base, et que leur seul mérite est de nous pousser à faire du bien en ce monde. Les hommes qui croient en Dieu, disent-ils encore, peuvent devenir sages, moraux, et faire de bons citoyens. Nous ne saurions les blâmer de penser ainsi, si nous songeons que tout l’enseignement religieux qu’ils reçoivent consiste en un éternel rabâchage de mots vides de sens. On leur demande de se contenter de mots : le peuvent-ils ? Je n’aurais pas la