Page:Vivien - Évocations, 1903.djvu/73

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Des arbres violets et des infinis bleus
Ruissellent la tiédeur, et l’ombre et l’harmonie.
La lumière se meurt dans l’étreinte infinie
D’un lascif crépuscule aux reflets onduleux.
Voici que se rapproche, à pas lents, diaphane
Et longue, Viviane.

« Je te plains, ô Penseur dont le regard me fuit,
Car tu n’as point connu, toi qui vois toutes choses,
La pâleur des pavots et le rire des roses,
L’ardeur et la langueur des lèvres dans la nuit.
Pourquoi railler et fuir la volupté profane,
L’appel de Viviane ? »

Et Merwynn répondit : « Ma passive raison
Subit le charme aigu du mensonge et l’ivresse
Du péril. Ton accent persuade et caresse,
Modulant avec art l’exquise trahison.
Entre tes doigts cruels un lys meurtri se fane,
Perfide Viviane.