Page:Vivien - Évocations, 1903.djvu/9

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L’ombre de Psappha, tissant les violettes
Et portant au front de fébriles pâleurs,
Sourira là-bas de ses lèvres muettes.
Lasses de douleurs.

Là-bas, gémira Gorgô la délaissée,
Là-bas, fleuriront les paupières d’Atthis,
Qui garde en sa chair, savamment caressée,
L’ardeur de jadis.

Elles chanteront les Grâces solennelles,
Les sandales d’or de l’Aube au frais miroir,
Les roses d’une heure et les mers éternelles,
L’étoile du Soir.

Nous verrons Timas, la vierge tant pleurée,
Qui ne subit point les tourments de l’Érôs,
Et nous redirons à la terre enivrée
L’hymne de Lesbôs.