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ANNE BOLEYN


XXI


« Le déplaisir de votre majesté et mon emprisonnement me sont choses si étranges que je suis ignorante de ce qu’il vous faut écrire ou de ce dont je dois demander grâce.

« Puisque vous me mandez ainsi, (me commandant de parler selon la vérité et d’obtenir ainsi votre faveur), celui-là même que vous savez être mon ennemi, je n’eus pas plus tôt reçu de lui ce message, que je compris les intentions de Votre Grâce. Si, comme vous me le faites savoir, la confession de la vérité peut être une sauvegarde, j’obéirai, en toute volonté soumise.

« Mais que Votre Grâce n’espère point que jamais cette triste épouse ne sera forcée d’avouer une faute là où jamais ne fut la pensée même d’une faute. Et, pour dire la vérité, jamais prince n’eut femme plus loyale selon le devoir et en affection véritable que celle-là que vous rencontrâtes en Anne Boleyn. De ce nom et de ce rang, je me fusse contentée, si Dieu et Votre Majesté l’eussiez voulu ainsi. Et jamais non plus je ne m’enor-