Aller au contenu

Page:Vivien - Dans un Coin de Violettes, 1910.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
21
préface

quand même la forme d’une louange. Avant tout, par dessus tout, au-dessus de tout, j’ai la vénération, la piété de l’art que je sers. Pardonnez moi de vous imposer cette corvée nouvelle et croyez à mon amicale reconnaissance future (j’ose l’espérer) et à mon amical souvenir dans l’heure présente. »

« RENÉE VIVIEN. »

Chez celle qui possède un tel sens de la beauté formelle, et composa, je le répète, les strophes les plus harmonieuses qui, dans ces dernières années, soient sorties d’une plume française, ces scrupules ne sont-ils pas touchants, en même temps qu’ils nous deviennent une confidence précieuse sur les secrets de son art ? En voici donc une qui connaît la fièvre, l’enivrante fièvre d’écrire, et dont les vers répondent aux battements de son cœur, lorsque tant d’autres, dans la Poésie, ne voient qu’un exercice du froid Intellect. N’avais-je pas raison de l’inscrire comme un des dogmes les plus sûrs de ma croyance d’artiste : « En art, savoir n’est rien, sentir est tout ! »