Page:Vivien - La Dame a la louve.djvu/132

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serpents géants. Elle guignait cet abri du coin de l’œil… Je devinai sans peine ce qu’elle voulait de moi…

… Il me serait difficile de vous expliquer ce que j’éprouvai à cette minute. Toutes sortes d’idées galopaient dans mon cerveau, à l’égal d’une meute enragée. Je compris qu’il fallait tuer le Monstre, mais comment ? mais comment ?

… Les balles et la lame glisseraient sur sa carapace sans lui faire aucun mal. Voyons, n’aurait-elle pas un seul point vulnérable ? Non… Si… Les yeux… Les Yeux !

Je fus saisi d’une joie de fièvre et de délire, de cette joie que seuls connaissent les naufragés enfin rendus à la terre et les malades qui voient l’aube dissiper leur nuit d’horribles hallucinations. Je dansais, je faisais siffler ma salive. Je balbutiai même à ma redoutable compagne de stupides paroles d’amour.