Page:Vivien - La Dame a la louve.djvu/158

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— Je veux bien, » acquiesçai-je. Et, le soir même, nous nous embarquâmes dans un canot qu’un vieil Indien prêta à Nell.

Quelle inoubliable magnificence ! La torche ensanglanta le fleuve de reflets écarlates. On aurait cru voir dans l’eau l’embrasement d’un palais. Les deux rives se détachaient en sanguine. Les arbres érigeaient des feuillages rouges, ainsi qu’en octobre… C’était aussi beau qu’un paysage d’enfer. Seulement, en fait de damnés, il n’y avait que moi. Et je ne crois pas avoir commis de péché assez grandiose pour mériter cette mise en scène splendide.

« Là-bas ! » chuchota Nell impérieusement.

Elle désignait, de son doigt tendu, la rive droite. Je vis deux larges prunelles qui reflétaient la lueur rouge.

« Un cerf ! » exultai-je. Je saisis mon fusil, et, visant entre les deux prunelles lumineuses, je tirai. Nous entendîmes un froissement de