Page:Vivien - La Dame a la louve.djvu/163

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« le canot chavirera sous son poids. Il nous faudra nager, comme l’ours. Et l’un de nous ne gagnera jamais la rive. »

J’eus le très naturel espoir que ce serait elle… Nous étions désarmés. Nos fusils avaient glissé au fond de la barque, et l’eau les avait mis hors d’état… Et, par un diabolique hasard, je ne retrouvais point mon couteau.

Je me tournai vers la jeune fille, dont la pagaie fendait l’eau inlassablement. Soudain, elle se dressa d’un bond inquiet.

« Écoute, Jerry… »

Nos regards appréhensifs se croisèrent. Nous entendîmes un bruit d’eau tombante.

« Ce doit-être la cascade que nous avons entendue plus haut, à la courbe du fleuve, » hasardai-je.

« Non… Le bruit de l’eau est proche… Jerry, Jerry, la cascade n’est plus à cent mètres d’ici… Sers-toi, comme d’une rame, de la crosse