Page:Vivien - La Dame a la louve.djvu/47

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mant qu’autrefois. Saroltâ fut heureuse qu’il eût gardé cet air efféminé et doux qui lui avait tant plu. C’était toujours l’enfant fragile… Mais cet enfant possédait aujourd’hui une grâce inexprimable. Saroltâ chercha en vain la cause de cette transformation qui le rendait si attirant. Sa voix était musicale et lointaine, ainsi qu’un écho des montagnes. Elle admira tout de lui, jusqu’à son complet anglais, d’un gris de pierres, et jusqu’à sa cravate mauve.

Béla contemplait la jeune fille de ses yeux changés, de ses yeux étrangement beaux, de ses yeux qui ne ressemblaient pas aux yeux des autres hommes…

« Qu’il est donc mince ! » observa la mère de Saroltâ, après son départ. « Il doit être encore d’une santé bien délicate, ce pauvre petit. »

Saroltâ ne répondit point. Elle ferma les yeux afin de revoir Béla sous ses paupières