Page:Vivien - La Dame a la louve.djvu/46

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poitrine délicate à l’excès. Il était, d’ailleurs, peu robuste.

À travers ses rêves, Saroltâ évoquait toujours l’enfant trop frêle et trop joli dont le souvenir persistait en elle. Et elle se disait, en souriant à l’image blonde :

« Si je dois me marier plus tard, je voudrais épouser Béla. »

Plusieurs années se passèrent, — oh ! combien lentement pour l’impatiente Saroltâ ! Béla devait avoir atteint vingt ans, et Terka dix-sept. Ils étaient toujours sur la Riviera. Et Saroltâ se désolait de ces années sans joie, éclairées seulement par l’illusion d’un songe.

Elle rêvait à sa fenêtre, par un soir violet, lorsque sa mère vint lui dire que Béla était revenu…

Le cœur de Saroltâ chantait à se briser. Et, le lendemain, Béla vint vers elle.

Il était le même, et pourtant bien plus char-