chanté pour vous des canzoni passionnées.
— Je me souviens, » soupira l’ivrognesse, pâmée d’aise comme si une main l’eût savamment chatouillée. « Oh ! oui, je me souviens ! J’ai bien entendu cette belle voix de basse qui montait si amoureusement vers moi. Mais j’ai cru reconnaître l’accent de ce gondolier qui, depuis trois mois, courtise ma fille Giuseppina.
— Lorsque l’aurore s’ouvrit ainsi qu’une rose, j’étais encore sous votre fenêtre, Madonna. Je composais en votre honneur des litanies ferventes, comme à la Santissima Vergine… Vous êtes la flamme de Venise, le mirage du couchant, le sourire des flots ternis… Et je vous ai nommée dans mes songes : Violante.
— Je m’appelle Onesta, » interrompit l’horrible sorcière, en flattant avec complaisance ses débordantes mamelles.