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Page:Vivien - Les Kitharèdes, 1904.djvu/40

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LES KITHARÈDES


Les échos de ma lyre animaient les silences,
J’étais déjà pareille aux rigides Paros,
Et mes strophes étaient vos belles récompenses,
Vierges ceintes de fleurs, femmes aux blancs péplos.

J’ai loué la valeur des graves héroïnes
Que l’immortelle main de Pallas consacra.
La foule aimait en moi les Piérides divines,
Et ma gloire épousait ta gloire, ô Tanagra.





Thespia, de belle race, hospitalière, aimée des Muses…


Effeuillons les lauriers noirs comme tes prunelles,
Thespia ! moissonnons le myrte et le cerfeuil,
Car, pour glorifier tes paupières très belles,
Les Piérides tressaient leurs roses sur ton seuil.

Les pâtres te louaient, femme de belle race,
Et t’apportaient les fruits dorés de la saison.
Les étoiles brillaient, moins claires que ta face ;
Tu fus hospitalière en ta noble maison.