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TÉLÉSILLA

« Selon Télésilla, Amykla et Méliboia furent sauvées : Zéthos et Amphion furent tous deux percés de flèches par elles. »

Soyons reconnaissants au grammairien. Seul, il nous a transmis les noms précieux de ces deux héroïnes du beau combat. Amykla et Méliboia furent aussi vaillantes que les Amazones au sein mutilé, et il convient d’honorer leur mémoire lumineuse. Ce sont les astres rouges d’une époque incertaine et troublée.

Une autre voix d’homme ajoute sa note grave au chœur d’adoration qui monte vers la statue de la guerrière généreuse : Antipater le Thessalien lui décerne l’épithète d’ἀγακλέα, très glorieuse.

Les deux seuls vers que nous possédions de la Poétesse au casque d’airain sont détachés d’un parthénion composé pour les vierges argiennes, en l’honneur d’Artémis… Elle y chantait le vain amour d’Alphéos pour la pâle Chasseresse. Ses strophes, célébrant la gloire de la beauté chaste, évoquaient le Dieu du Fleuve, le fils d’Okéanos et de Téthys, qui poursuivit la Déesse Inviolée jusqu’à Létrines, en Élide, où, ainsi que ses nymphes, elle se couvrit le visage et le corps de boue et se cacha dans le marais. Alphéos, vaincu par le stratagème de la Fugitive Céleste, dut se résigner à de moins inaccessibles amours.

Athénée dit : « Le chant à Apollon est appelé Philé-