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Page:Vivien - Poèmes, 1909.djvu/103

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L’OFFRANDE


Sur Séville aux beautés pieuses et profanes,
Sur la lente Arabie avec ses caravanes.

J’ai vu Grenade éprise en vain de ses grandeurs
Mortes, parmi les chants et les lourdes odeurs,

Venise qui pâlit, Dogaresse mourante,
Et Florence qui fut la maîtresse de Dante,

J’ai vu l’Hellade où pleure un écho de syrinx,
Et l’Égypte accroupie en face du grand Sphinx.

J’ai vu, près des flots sourds que la nuit rassérène,
Ces lourds vergers qui sont l’orgueil de Mytilène,

J’ai vu des îles d’or aux temples parfumés,
Et ce Yeddo, plein de voix frêles de mousmés,

Au hasard des climats, des courants et des zones,
J’ai vu la Chine même avec ses faces jaunes…

J’ai vu les îles d’or où l’air se fait plus doux,
Et les étangs sacrés près des temples hindous,