Page:Vivien - Sapho, 1903.djvu/102

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Demain tu mourras d’une mort sans étoiles.
La nuit cachera ton rire d’autrefois
Sous l’azur et sous la pourpre de ses voiles,
Sous les linceuls froids.
 
Tu n’as point cueilli les roses immortelles
De Piéria, Gorgô, charme d’un jour !
Jamais ne brûla dans tes pâles prunelles
L’éclair de l’amour.
 
L’Hadès te prendra dans sa vague demeure,
Le chant de ta voix ne persistera pas,
Ni le souvenir de ton parfum d’une heure.
— Demain, tu mourras.

Et tu passeras, ombre parmi les ombres,
— Tu ne sauras point l’orgueil des lendemains,
Sans rayons de gloire à tes paupières sombres,
Sans fleurs dans tes mains.