Page:Vivien - Sapho, 1903.djvu/28

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été mise en crédit par plusieurs autres historiens, peu soucieux de vérifier l’exactitude de leurs affirmations. Pline écrit : « Phaon fut aimé de Psappha, parce qu’il avait su trouver la racine mâle de la plante éryngo, qui avait le pouvoir magique d’inspirer la passion. »

On voit quelles incertitudes fabuleuses entourent la tradition, aussi erronée qu’universelle, de l’amour de Psappha pour Phaon.

En face de l’insondable nuit qui enveloppe cette mystérieuse beauté, nous ne pouvons que l’entrevoir, la deviner à travers les strophes et les vers qui nous restent d’elle. Et nous n’y trouvons point le moindre frisson tendre de son être vers un homme. Ses parfums, elle les a versés aux pieds délicats de ses Amantes, ses frémissements et ses pleurs, les vierges de Lesbôs furent seules à les recevoir. N’a-t-elle point prononcé cette parole si profondément imprégnée de ferveur et de souvenir :

« Envers vous, belles, ma pensée n’est point changeante. »