Page:Vivien - Sapho, 1903.djvu/29

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Elle traduit son mépris pour le mariage par ce vers : « Insensée, ne te glorifie point d’un anneau, » et repousse avec dédain l’offrande poétique d’Alcée. Elle a le calme des êtres immortels, à qui la contemplation de l’éternité est familière : « … j’ai l’âme sereine. »

La terre d’où jaillit une fleur sans pareille est, en vérité, la patrie de la volupté et du désir, une Ile amoureuse que berce une mer sans reflux, au fond de laquelle s’empourprent les algues.

Les Lesbiens avaient l’attrait bizarre et un peu pervers des races mêlées. La chevelure de Psappha, où l’ombre avait effeuillé ses violettes, était imprégnée du parfum tenace de l’Orient, tandis que ses yeux, bleus comme les flots, reflétaient le sourire limpide de l’Hellas. Ses poèmes sont asiatiques par la violence de la passion, et grecs par la ciselure rare et le charme sobre de la strophe.

Des vierges et des femmes, délaissant leur pays et oubliant leurs tendresses, venaient des