Page:Vivien - Sapho, 1903.djvu/90

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kleidès, fils de Saonaïs, Arista, ta servante, ô souveraine des femmes ! Daigne lui sourire, et, bienveillante, donne la gloire à notre race. »

À qui m’interroge, ô vierges ! je réponds
D’une voix de pierre à l’accent inlassable :
« Mon éternité, sous les astres profonds,
« M’attriste et m’accable.

« Sereine, je vois ce qui change et qui fuit.
« Je fus consacrée à la vierge brûlante,
« Aithopia, sœur de l’amoureuse nuit,
« Par sa tendre amante,

« Arista. J’ouïs l’ardeur de leur soupir,
« Par les nuits d’été dont le souffle m’effleure
« De regrets… Je suis l’immortel souvenir
« Des baisers d’une heure. »