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Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1904.djvu/115

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UNE FEMME M’APPARUT…

sur une rose blanche qui se balançait du haut de la croisée.

Ce fut ensuite un paysage puérilement artificiel qui évoquait les illustrations anglaises des contes de fée norvégiens ou allemands. Des arbres vernissés aux feuillages peints s’alignaient de chaque côté d’une allée plus lisse qu’une chevelure de petite fille.

Un grondement de cascades… Un sifflement de serpents mêlé au chuchotis des feuilles. Puis encore des cascades…

Et je me trouvai devant le cadavre de Vally… Vally flottait sur un marais stagnant. Les seins blêmes étaient deux nénuphars bleus. Les yeux révulsés me regardaient… Je compris que je l’avais noyée autrefois, dans le marais stagnant. Elle flottait, les cheveux mêlés d’algues et d’iris, comme une perverse Ophélie. Je l’avais tuée autrefois, pour un motif insensé. Et, de ses yeux sans regards, elle me contemplait éternellement…

Je sentis sur mon visage l’air froid d’un caveau funèbre. J’étais debout au milieu de