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UNE FEMME M’APPARUT…

quatre cercueils. Le plus grand était un cercueil d’homme. Il avait je ne sais quoi de massif et d’imposant. Je compris que c’était là le cercueil d’un homme de marque, — d’un politicien ou d’un diplomate… Des fleurs sans poésie s’y étalaient en larges taches sombres : des immortelles, de lourdes pensées aux pétales de velours pourpre.

Auprès de cette masse, s’atténuait et s’amincissait un cercueil embryonnaire, un cercueil de larve, que baignait un crépuscule de limbes… Des couronnes incolores, au parfum très faible, s’y fanaient avec simplicité. Ce cercueil d’enfant était tragique et nul, comme tout ce qui aurait pu être.

D’affreuses verroteries funèbres recouvraient un cercueil ratatiné, dont le bois était sillonné de nombreuses rides, pareilles à des toiles d’araignées. Ces hideuses couronnes de perles noires et jaunes devaient perpétuer la mémoire bourgeoise d’une vieille femme à la voix maussade.

Et, au plus profond de l’ombre, dans une ado-