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Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1904.djvu/147

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UNE FEMME M’APPARUT…

l’amour véritable, de l’amour naturel pour l’homme, de l’amour inévitable, au lieu d’une volupté morbide et anormale… »

— Quel langage de cuistre de province romanesque ! » sourit Vally, en haussant les épaules.

« Ce monsieur m’est très sympathique, » intervins-je. « La distinction de sa sottise me plaît, autant que le chevrotement naïf de son style démodé.

— On ne brûle plus d’amour que dans les vers de l’abbé Delille, » acquiesça la Madone perverse des chapelles profanes.

« — Le courrier de ce matin, » nous confia San Giovanni, « m’apporte la missive d’un individu qui, après m’avoir gratifiée des louanges les plus outrées et les plus absurdes, me demande, ma photographie ! Lisez plutôt. »

Elle me tendit une lettre qui portait le cachet d’une ville de province. Je lus :

Madame et chère fée,

Peut-on s’offenser, même Déesse, d’être adorée, surtout lorsque, comme vous, on vit célé-