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Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1904.djvu/148

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UNE FEMME M’APPARUT…

brant la caresse ? Depuis que j’ai étudié vos œuvres, j’emporte avec moi votre gracieuse vision, mais tout songe a besoin d’un aliment de réalité. Je ne demande point à descendre avec vous dans les profondeurs élyséennes pour y aimer une heure ; ce que j’ose implorer de vous, c’est l’envoi de votre portrait…

« Avez-vous donné une leçon de convenances à cet habitant d’une petite ville où l’on manque de femmes » demanda Vally.

« Seriez-vous curieuse de lire ma réponse ? Je ne l’ai pas encore mise à la poste :

Monsieur,

Sachez qu’il est toujours très dangereux d’écrire à des gens dont on ignore le caractère et l’existence, et que précisément vous avez mal choisi votre correspondante. Je n’envoie point mon portrait à des inconnus. Loin de m’enorgueillir des hommages masculins, je les considère comme une offense et comme une insulte.

Vous auriez dû comprendre, n’ignorant pas