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Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1904.djvu/156

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UNE FEMME M’APPARUT…

— J’ai peine à concevoir une telle déviation des sens. Le sadisme et le viol des petits enfants me paraissent infiniment plus normaux. Les Juliette, les Yseult et les Héloïse ont aimé l’amour, elles n’ont point aimé l’amant.

— Me permettez-vous, ô Saint équivoque… » commençai-je.

Vally me jeta un regard soupçonneux.

« Tu as l’air ridiculement solennel de quelqu’un qui va donner un conseil, » cingla-t-elle.

« Je te répondrai par une citation, ma Très-Blonde. Te souviens-tu du Charmeur de Serpents, dont notre amie littéraire nous a transmis les maximes ?

Ne suis jamais un conseil, pas même l’un de ceux que je te donne. Tout être doit vivre sa vie personnelle et gagner chèrement l’expérience qui ne prouve rien.

— Soit, » concéda Vally, « mais cela ne t’empêchera pas de nous infliger le conseil que nous n’écouterons point.

— Ne recevez plus aucun littérateur, San Giovanni. Fermez votre porte aux auteurs