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UNE FEMME M’APPARUT…

tueuse comme les visions du délire. Mais ce qui m’épouvantait le plus, c’est que je reconnaissais dans l’Image Mortelle l’image de Vally… Les yeux stagnants réfléchissaient le regard de Vally… Le visage changeait à l’égal du visage de Vally… Elle était venue corrompre l’air et le soleil où je retrempais mes sanglotantes lassitudes. Elle était venue empoisonner à jamais mes espoirs d’oubli et de guérison. Elle était venue, sachant que je ne lui échapperais point…

Les jours passèrent, et j’écrivis à San Giovanni pour abréger une heure douloureuse.

Elle me hante comme un remords. Je ne peux plus me ressaisir, je ne peux plus revivre. Son souvenir me tue sans m’achever.

J’entends parler d’elle. Elle est joyeuse. Elle s’amuse, là-bas, elle n’a point de pensées en dehors de ses bals et de ses dîners futiles, et peu lui importe que j’agonise ici.

Vainement, j’ai voulu me tuer deux fois. Si je trouvais pourtant, au fond de ma faiblesse et de ma lâcheté, l’énergie de disparaître, si j’y réus-