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UNE FEMME M’APPARUT…

ainsi que des monstres charmants. Des paroles vibraient dans ma mémoire. Parfois, les dents serrées pour une muette défense, je luttais contre le véhément regret qui m’attirait vers Elle…

Je fuyais les amies de ma Loreley, et pourtant j’espérais qu’une circonstance aussi imprévue que sourdement désirée, ordre supérieur du destin, me forcerait à la revoir ou tout au moins à entendre parler d’elle. Les événements me servirent. J’appris que les fiançailles secrètes de Vally étaient devenues des fiançailles officielles.

J’eus la lâcheté de lui écrire. Ma lettre resta sans réponse. Je connus l’angoisse inexprimable des emmurés et des ensevelis vivants. Je perdis jusqu’à la force de pleurer sur moi-même, unique et tendre consolation des affligés.

Un jour, pourtant, je me réveillai l’âme moins lourde. Il me sembla que des parfums de violettes avaient baigné mon front, pendant que je dormais.

Je n’avais plus cette oppression qui m’étouf-