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UNE FEMME M’APPARUT…

— Je ne reconnais point là votre habituelle sagesse. »

Elle sourit bizarrement, ainsi que le soir sourit à son image reflétée dans l’eau.

« Aucune parole de sagesse ne vaut le rire de la folie, » affirma-t-elle. « Je crois, ou, plutôt, je suis certaine que, si vous vous jetiez, comme autrefois, à ses genoux, Vally ne vous refuserait point son pardon.

— Il est trop tard, San Giovanni. Les paroles irréparables ont été prononcées. Il y a entre elle et moi, désormais, l’image d’une autre femme. »

Son geste d’impatience m’étonna douloureusement.

« J’ai toujours préféré la violence à la tendresse et la passion à l’amour, » scanda-t-elle de son accent impérieux. « C’est pourquoi je blâme votre lâcheté d’avoir estimé le bonheur plus haut que la radieuse souffrance.

— Je ne suis ni salamandre ni phénix, San Giovanni, et je ne puis vivre de ce qui détruit et consume.