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Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1904.djvu/234

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UNE FEMME M’APPARUT…

voque sourire… C’était Vally, la Fleur de Séléné, l’Ondine et la Loreley. Elle incarnait l’éternelle Tentation féminine. Une cruauté ambiguë aiguisait les lueurs d’acier de ses regards. Je crus que ces deux Femmes étaient les deux Archanges du Meilleur et du Pire : Vally, l’Archange Pervers, Éva, l’Archange Rédempteur… Vally, lueur de lune verdissante, Vally, parfumée de poisons, gemmée d’aconit et de belladone, Éva, portant au front une rouge auréole de martyre, Éva, effeuillant sous ses pas les lys expiatoires…

Je prononçai tout haut, en invoquant je ne sais quelles invisibles Présences :

« Choisir…

— Ne choisis jamais, » interrompit une voix de contralto, une voix androgyne dont l’accent familier répondait à mon hésitation. « On regrette toujours ce qu’on n’a pas choisi.

— Mon doux San Giovanni, que me conseillez-vous en cette heure indécise ?

— Je vous conseille de retourner auprès de Vally.