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Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1904.djvu/250

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UNE FEMME M’APPARUT…

des promesses de moissons tristes, de moissons encore endormies.

— Il n’y aura point d’aube sur le passé, Vally. Le passé meurt avec les dernières étoiles. L’Avenir seul est l’Aurore.

— Je suis écœurée de sagesse et de raison et de vérité. Je suis écœurée de tout ce qui n’est point le simple amour. »

Je lui répondis de toute mon ancienne tristesse :

« L’amour aussi a ses aurores espérantes, ses midis fervents, ses couchants mélancoliques et ses longues nuits sans lune. Tu le sais mieux que moi, toi qui crains la Métamorphose plus que la Mort. »

Vally se détourna, fuyante.

« La tentation n’attire jamais que les rassasiés, et, parce que ton âme est rassasiée de dégoût, je sais que tu me reviendras… Tu me reviendras, parce que le dégoût et la lassitude ne voient jamais qu’un seul côté des choses. Rien n’est par soi-même ni bien ni mal : cette règle s’applique également aux humains.