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Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1904.djvu/255

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UNE FEMME M’APPARUT…

rouges saignaient, ainsi que des plaies vives… Je voulus fuir le jardin pestiféré, mais je ne pouvais détacher mes prunelles de celles de Vally, aux cheveux plus verts et aux yeux plus bleus que les clartés nocturnes.

« Souviens-toi des lys, » dit-elle insistante.

Une lampe lointaine jeta une faible lumière sur l’ombre violente où mouraient les fleurs de tabac. Cette lueur venait de la chambre de ma Salvatrice… Cette lueur était consolante comme un calme reflet d’étoile.

Puis elle disparut… Les ténèbres écoutaient le conseil des Serpents morts. La morbidité blonde de Vally s’atténuait encore sous la lune.

« Une douleur plus aiguë que la joie, une joie plus profonde que la douleur… » souligna-t-elle. « Un amour plus terrible que la haine. une haine plus voluptueuse que l’amour… Toute la passion qui méprise la paix… »

La lampe jeta de nouveau un rayon d’astre. Elle vacillait dans la main d’Éva, qui s’approchait de nous, pâle et transparente…

En vérité, ces deux femmes étaient pareilles