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Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1904.djvu/32

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UNE FEMME M’APPARUT…

rieuse que je ne pleurai point, et que les larmes de mes compagnes me surprirent et m’offensèrent. Je leur rappelai ses paroles magnanimes :

Car il n’est pas juste que la lamentation soit dans la maison des serviteurs des Muses : cela est indigne de nous.

— Moi, » rêva la souriante Vally, « j’étais un petit berger arabe. Je dormais tout le jour, et je ne me réveillais qu’à l’approche de la nuit verte ou violette. Vers le soir, en suivant mon troupeau, je revenais de la montagne et je marchais au milieu d’une grande poussière rouge. Là-bas, j’avais vu, le premier, la Lune qui se levait. Je courais jusqu’au village le plus proche en proclamant le lever de la Lune. Et tous ceux à qui j’annonçais la grande nouvelle regardaient le ciel, et se réjouissaient de voir à l’horizon la lueur d’ambre qui précède la Lune. »

Pétrus méditait. Toute sa personne légèrement obèse exprimait le recueillement d’un pacha qui digère :

« Pourquoi haïssez-vous les hommes ? » de-