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UNE FEMME M’APPARUT…

ment, parmi les feuilles… Ses yeux sombres démentaient la joie sur ses lèvres… Elle est morte…

« Plus tard, j’ai pris une maîtresse. Je chéris les lézards, parce qu’ils lui ressemblent. Elle se plaisait à dormir en plein soleil… Elle ne craignait rien. Quoiqu’elle fût joyeuse, je ne l’ai jamais entendue chanter. Rien ne la faisait trembler. Elle prit bientôt un autre amant… Depuis lors, j’erre dans les montagnes.

« Vers la fin d’un après-midi insolemment bleu, je fus surpris de me heurter à une étrange petite hutte à demi cachée sous les lianes. Un ermite devait y abriter sa frénésie d’isolement.

« Il y avait très longtemps que je n’avais aperçu un visage humain. Je soulevai donc la natte qui servait de porte à cette cabane de solitaire.

« Jamais je ne vis une demeure aussi bizarre. Les murs en planches étaient recouverts, du haut en bas, de peaux de serpents recroquevillées et sèches où persistait encore une vague lueur d’écailles.