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Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1904.djvu/51

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UNE FEMME M’APPARUT…

d’un éclair hostile et fourbe. Je les vis s’enrouler et se replier… À mon tour, je frissonnai mortellement.

« Regardez ce serpent vert, là-bas… » gémissait l’ermite. « C’est le plus beau de tous… Il a la couleur vivante de l’herbe… Dans les prairies, on marche sur ces serpents sans même s’en apercevoir… Je n’ai jamais frappé de serpent plus beau… Et celui-ci, de la rousseur des sables… Et celui-là, veiné comme un caillou, de ceux qui dorment au milieu des galets… Et celui-là, encore, de cuivre rouillé… Tous les serpents de tous les pays, que j’ai voulu tuer… Ils s’insinuent entre les fentes du plancher humide… Ils se traînent dans les coins d’ombre… Regardez… Regardez… »

« Je sentis, le long de mes jambes, de froids contacts et des enlacements visqueux.

« Ivre d’horreur, je saisis violemment le bras du pitoyable solitaire.

« Pourquoi restez-vous ici ? Pourquoi ne fuyez-vous pas loin de ces cauchemars, de ces fièvres et de ces délires ? »