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« comprends-moi. Devine ce que je ne puis encore te dire. Devine-moi et comprends-moi… »

Déjà mon geste impuissant lui répondait…

« Je ne puis deviner, Ione. Je ne puis te comprendre. Aide-moi… »

Elle secoua lentement la tête, d’un air de regret inexprimable.

« Parlons d’autre chose… »

Elle reprit :

« Tu aimes… Tu n’es plus l’être d’autrefois… Tu as renoncé à tout ce qui faisait hier ta joie et ton orgueil… Tu aimes Lorély… Tes yeux sont deux lacs morts et ne revivent que lorsqu’ils rencontrent ses yeux… Lorsqu’elle est loin, tu la contemples et tu l’écoutes encore… Tu n’es plus qu’une ombre errante, tu n’es plus que le reflet et l’écho de Lorély. »

Une brève stupeur me figea. Pour la première fois, Ione me parlait de mon désastreux amour.