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Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1905.djvu/115

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ne s’éteignit à travers les années ni même à travers les siècles. Pourtant, je n’étais qu’une enfant taciturne, et Psappha ne m’aima point. Moi, je l’aimai, et lorsque je possédai plus tard des corps féminins, mes sanglots de désir allaient vers elle. J’étais en Sicile quand j’appris sa mort ; mais cette mort était si glorieuse que je ne pleurai point et que les sanglots de mes compagnes me surprirent et m’offensèrent. Je leur rappelai ses paroles magnanimes :

« … Car il n’est pas juste que la lamentation soit dans la maison des serviteurs des Muses : cela est indigne de nous… »

— Moi, » rêva la souriante Lorély, « j’étais un petit berger arabe. Je dormais tout le jour et ne me réveillais qu’à l’approche de la nuit verte ou violette. Vers le soir, en suivant mon troupeau, je revenais de la montagne, et je marchais au milieu d’une grande poussière rouge. Là-bas, j’avais vu, le premier, la lune qui se levait. Je