Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1905.djvu/128

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sur la terre, elle avait reçu tous les trésors du ciel… »

Les yeux d’Ione brûlaient d’une flamme surnaturelle.

« Elle ne convoitait rien sur la terre. Elle ne percevait même point la magnificence des paysages, de la mer, ni du soleil, elle qui demeurait dans l’ombre de la chapelle ou de la cellule. Elle vivait d’une vie étroite, d’une vie de geôle. Elle ignorait la musique et les vers. Elle ignorait tout de la beauté terrestre. Et elle était heureuse… Comprends-tu la signification profonde de ces très simples mots : elle était heureuse ? Elle avait trouvé sans effort ce que nous poursuivons tous si âprement, et que nous recherchons avec tant de vaine ingéniosité. En vérité, ce que nous rêvons à travers les plaisirs, le faste, les voyages, cette petite sœur le gardait ingénument en son cloître obscur et pauvre. »