Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1905.djvu/135

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« Enfin, enfin, tu es heureuse, Ione… »

Pour toute réponse, elle tourna vers moi la gloire de son visage.

« J’ai reçu la foi, comme on reçoit l’hostie, les yeux clos et les mains croisées sur la poitrine… Je n’ai de tristesse qu’en revenant au sentiment de la réalité, en retombant sur la terre. Je suis si lasse des angoisses et des laideurs humaines !

— Tu parles comme si tu ne désirais plus que la mort, Ione.

— La mort serait pour moi la naissance à la vie paradisiaque.

— Alors, ma chère Ione, ma douce Ione, ma sœur et ma compagne de toujours, puisses-tu bientôt trouver cette mort qui est ton plus beau désir ! »

Je refoulais, en parlant, les larmes qui me montaient aux yeux. Je voyais Ione exténuée, malgré son courage, épuisée par les longs