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Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1905.djvu/172

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Tes tragiques élus ont incliné leurs fronts
ccSous le vent divin de tes litanies.
ccEt, parmi l’encens et les chants sacrés
ccEt l’écoulement des âcres sanies,
ccS’exhale un relent de pestiférés.
ccLe pus et le sang et les larmes pâles
Ont béni tes pieds nus, Notre-Dame des Râles !

Peu à peu, je discernai la pâleur cruelle de la Madone des pestiférés. Dans ses yeux stagnants, s’azuraient et verdissaient les reflets des eaux mortes. Des souffles paludéens émanaient de sa robe aux plis tourmentés. Sa face était tumultueuse comme les visions du délire. Et je reconnaissais dans l’image mortelle l’image de Lorély… Les yeux stagnants réfléchissaient le regard de Lorély… Le visage changeait à l’égal du visage de Lorély… Lorély était venue corrompre l’air et le soleil, empoisonner à jamais mes espoirs d’oubli et de guérison. Elle était