Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1905.djvu/25

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dormants, c’est la prometteuse d’azur… Je voudrais lui dire un sonnet d’étoiles. Je voudrais choisir pour elle des mots féminins ineffablement, lui dresser un culte en dehors du monde, l’entourer de lys, d’encens et de cierges. Je serais la vestale qui veillerait sur son corps sacré, comme sur un autel. Et sa candeur blonde ne connaîtrait point les lèvres subtiles des princesses charmantes… »

Lorély parlait avec une grave tendresse. Je devinai que cette âme infinie pouvait, sans jamais épuiser ses trésors, prodiguer des richesses d’émotions sans cesse renouvelées.

« Et moi, » implorai-je, « et moi, Lorély, ne m’aimeras-tu point ? »

Lorély me considérait, anxieuse.

« Je crois que je t’aimerai, » dit-elle. « Je crois que je t’aime déjà… »

Le jour tombait. Et le crépuscule mêla son