Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1905.djvu/47

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« J’entends battre le cœur de l’arbre, » murmura-t-elle, « et couler le sang vert dans ses veines. »

Le feuillage l’encadrait de reflets mouvants, et les blonds un peu glauques de sa chevelure s’imprégnaient d’émeraude. Elle évoquait, elle ressuscitait la grâce élancée d’une Hamadryade.

Je la contemplai. Et je compris cet insatiable amour de la femme qui poussait les peuples à la chercher partout, dans les fontaines et les fleuves, dans la forêt et la mer… Hestia, jaillissement de flamme vive… Pomona, qui arrondissais la courbe molle des fruits… Flora, pétrie de tous les parfums… Ménades, qui fûtes l’âme tumultueuse des vignes… Naïades et Néréides… Bonne Déesse universelle !

… Je retrouvais en Lorély la naïade fuyante, la néréide, l’oréade à la calme chevelure, la ménade et la vestale. Et, surtout, je retrouvais