Page:Vivien - heure mains jointes 1906.djvu/104

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Parlons du bonheur, ma très chère,
Comme l’on parle d’un ami,
Évoquant, en l’âtre endormi,
Sa ressemblance familière…

Les choses semblent nous servir
Dans un empressement docile…
Chuchotons : « Mon âme tranquille
N’a plus de rêves d’avenir. »

Le bonheur se fait mieux comprendre
Par les intimités d’hiver,
Lorsque flotte et pleure dans l’air
L’âme du crépuscule tendre.

Le bonheur est tissé d’oubli ;
Il ne connaît pas l’espérance ;
Il ressemble à la délivrance
Après le labeur accompli.