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Page:Vogüé - Cœurs russes, 1893.djvu/199

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vêtements longtemps portés. Parfois il me semblait qu’elle remuait, se redressait ; elle avait des poses caressantes et le passage d’une lumière allumait les reflets châtain doré avec plus de mouvement et de vie que le matin, comme si les boucles folles d’une tête vénitienne eussent apparu dans les fonds obscurs de ma grande glace. – De nouveau, je renvoyai Ivan à tous les diables. Le pauvre homme me regarda d’un air étonné et s’éloigna avec une soumission respectueuse, dernier legs du servage chez nos braves serviteurs.

Le jour suivant, j’inventai quelques-uns de ces sophismes ingénieux que nos moindres caprices savent si vite trouver, pour persuader à Ivan qu’il fallait laisser l’étrangère à sa place, jusqu’au moment prochain où on viendrait nous la réclamer. En réalité, je n’aimais pas à me figurer ce moment. Il me