Page:Vogüé - Cœurs russes, 1893.djvu/41

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ce ne fût là un tour du mécréant qu’il avait failli héberger. En effet, on l’arrêta le jour même, vaguant dans un bois de pins près de la maison incendiée. Une enquête fut ouverte ; mais, malgré tous les efforts du procureur, on ne put relever aucune charge décisive contre lui ; l’instruction démontrait la culpabilité d’une femme de notre village, une certaine Akoulina, employée dans la maison de notre malheureux voisin. Cette femme, congédiée la veille même du crime, après une scène violente de menaces et de coups, n’avait reparu dans sa chaumière que le matin et ne pouvait justifier de l’emploi de sa nuit. La justice relâcha l’oncle Fédia, non sans lui signifier quelques avertissements salutaires et l’ordre de quitter le pays.

Trois mois après, le procès criminel se jugeait au milieu d’une grande affluence de monde.