Page:Vogüé - Cœurs russes, 1893.djvu/87

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on exigeait d’eux. Beaucoup s’asseyaient à terre, l’œil éteint, les lèvres serrées, sans murmure, mais avec le désir visible de la mort.

Le 27, on mangea le dernier cheval ; c’était l’agonie pour le lendemain, si le ciel ou les hommes n’avaient pas pitié.

Le soir de ce jour, aux premières ombres, on signala un parlementaire ennemi sous le rempart. Le commandant et les officiers du conseil se portèrent à sa rencontre ; cet homme fut introduit et nous remit une missive du général turc. C’était la huitième depuis le début du siège ; on avait dédaigneusement renvoyé les précédentes. Le commandant prit le papier, l’éleva à niveau de la lanterne qui éclairait le cercle d’officiers et nous en fit la lecture à haute voix. Schamyl-Pacha informait les assiégés que le général Loris-Mélikof, ayant tenté d’opérer