Hongrie à qui l’on devrait dresser des statues, uniquement parce qu’il a trouvé ce titre pour un livre : les Mensonges conventionnels de la civilisation. Un jour est venu, — pourquoi le jeudi, si c’était un jeudi, plutôt que le lundi, je n’en sais rien, — où j’ai pris en dégoût, jusqu’à l’asphyxie, mes exercices de singe dressé dans un cirque. Toujours entendre et proférer des mots qui ne traduisent aucune réalité, qui contredisent le plus souvent l’évidence intime ! Toujours lire dans le journal, notre souverain maître, ce qu’on sait être la parodie de la vérité ; et penser que tout un peuple se nourrit exclusivement de ce pain empoisonné, et se voir dans l’obligation d’acquiescer ! Celui qui céderait à la tentation folle de promener sur le boulevard la vérité toute nue, les gardiens de la paix l’arrêteraient pour attentat aux mœurs. Toujours tendre à des drôles la main qu’on voudrait leur mettre sur la figure ; ou, malheur pire encore, être la proie perpétuelle des fâcheux qui ne vous voleraient pas un sou, qui vous dérobent sans pitié votre temps, votre intelligence, votre force d’attention.
« Et pourquoi subir ces misères, grand Dieu ! quand on ne recherche aucun des lots