je ſerais peut-être morte, & peut-être
damnée, car il y a huit jours que je
ne me ſuis pas confeſſée. Lorſque ces
vilaines vapeurs me prennent, elles durent
pluſieurs heures de ſuite & reviennent
à pluſieurs repriſes ; grace à
votre remede, je n’en ai jamais eu de
criſe auſſi courte que celle que je viens
d’éprouver.
Je vous avoue, Monſieur, qu’en vous recevant ce matin, je ne m’attendais pas à vous donner un ſi grand embarras : j’en ſuis confuſe, mais vous qui êtes dévot, vous ſavez que c’eſt Dieu qui, à ſon gré, donne la ſanté & la maladie ; il a mis la maladie en moi, & le remede en vous. La maladie eſt une croix que Dieu m’envoye. Cette croix eſt un arbre de vie pour qui l’embraſſe avec joie (4). Heureux celui qui eſt fortement attaché à cet arbre de vie.
M. Henri Roch bien réſigné à cette ſublime morale, ne répond rien, mais